CDG réorganise ses filiales

CDG réorganise ses filiales

Abdellatif Zaghnoun, Directeur général de la CDG


 

  • 4 filiales du Groupe CDG, spécialisées dans l’Investissement, sont à présent regroupées au sein d’une nouvelle branche investissement.

  • Le pilier investissement du groupe se précise. 

 

Par A. Hlimi

La mutation de la CDG, annoncée l'été 2017 par Abdellatif Zaghnoun, s’accélère.  Il s'agit d'une nouvelle architecture pour son groupe. «Une refonte totale de la stratégie du groupe», disait-il devant les journalistes à l'époque. Des pôles plus cohérents, une optimisation du levier financier et un changement profond dans la philosophie même d'intervention de la Caisse sont à l'œuvre  : CDG ne veut plus être un opérateur mais plutôt un investisseur. Pour décliner sa stratégie, Zaghnoun a opté pour une organisation en 5 piliers : L'épargne /prévoyance, le tourisme, le développement territorial, le cofinancement et l'investissement.

Nous apprenons de sources concordantes que la Branche Investissement est désormais opérationnelle. Selon nos informations, 4 filiales spécialisées dans l’investissement seront maintenant regroupées au sein de cette branche. Il s'agit de Fipar Holding, Acacia Participations, CDG Capital Private Equity et CDG Capital infrastructures. Des entités qui ont un point en commun : Elles se spécialisent dans le non-coté. 

L'annonce de la création de cette Branche tombe quelques semaines après le rapport de la Cour des comptes sur la CDG. Portant sur les déficits historiques du groupe, ce rapport pointe du doigt une «filialisation non maîtrisée qui n’a pas été accompagnée par la mise en place des moyens organisationnels, humains et techniques adéquats et indispensables au pilotage des activités». Le rapport indique également que «la diversification du portefeuille du groupe CDG et l’investissement dans plusieurs domaines d’activité n’ont pas toujours été générateurs de résultats positifs».

CDG avait répondu que ces dysfonctionnements sont un héritage du passé, et que la stratégie annoncée en 2017 prévoit justement le recentrage sur ses métiers de base. Cette stratégie privilégiera les modes d'intervention «expert», «co-financeur» et «investisseur» par rapport au mode «opérateur» adopté pendant longtemps par le groupe. Ces nouveaux modes permettent de gagner en capacité d'intervention tout en gérant au mieux les risques du groupe. 

L'opérationnalisation de la branche investissement est un signal d'accélération dans la mise en place de cette stratégie. 

CDG Capital : «Performances satisfaisantes» 
Le démembrement de CDG Capital de 2 de ses filiales n'est pas forcément un signal de fragilité de la banque d'affaires du groupe. Cette dernière, et malgré le repli de ses indicateurs entre 2007 à 2017, enregistre une performance financière «satisfaisante» de l'avis de la Cour des comptes. Elle affiche une rentabilité moyenne des fonds propres de 17% et une rentabilité moyenne des actifs de 3,5%. «Globalement, CDG Capital est une filiale en croissance mais qui reste encore dépendante des affaires intra-groupe et de l’activité des clients propres de CDG qu’elle lui confie», dit la Cour des comptes dans son rapport. 

Jusqu'en 2022, la CDG prévoit d'investir près de 45 Mds de dirhams. Un budget quasiment identique à celui du précédent plan stratégique mais avec une meilleure rentabilité des fonds propres en faisant jouer plus de levier financier.

Après le pilier investissement, la CDG va s'attaquer à un autre chantier titanesque : Celui des retraites. La Caisse cherche clairement à se positionner comme l'acteur central et peut-être unique dans la gestion du futur pôle public envisagé dans le cadre de la réforme des retraites. D'ailleurs, c'est une recommandation de la Cour des comptes : «CDG doit se recentrer sur son métier de base notamment la conservation et la gestion des fonds d’épargne».

 

 

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