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Gestion de l’assainissement liquide : l’expérience réussie de Marseille

Gestion de l’assainissement liquide : l’expérience réussie de Marseille

 

 

Suez accompagne la cité phocéenne en matière de dépollution afin de devenir une référence mondiale en la matière. Des outils et des systèmes innovants sont utilisés pour contrôler la qualité des eaux déversées et des plages.

 

 

Marseille est la deuxième agglomération de France. Elle a connu ces dernières décennies une évolution démographique, économique et urbanistique importante. Son emplacement au bord de la Méditerranée présente des défis écologiques importants pour les autorités locales, surtout en matière de gestion de l’assainissement liquide et de la dépollution du littoral.

Suez accompagne la cité phocéenne dans ce domaine afin de devenir une référence mondiale en la matière. Il s’agit d’assurer son essor industriel et touristique, tout en préservant l’écosystème. Un véritable challenge du fait que la métropole est passée de 2 millions de visiteurs en 2010 à plus de 10 millions en 2016.

Outre la hausse des besoins en eau pour répondre aux besoins des différents secteurs, Marseille est un territoire fragile qui est impacté par des périodes de violents orages. Pour faire face aux inondations et répondre aux attentes de la communauté en matière de gestion de l’assainissement, Seramm, société filiale de Suez en charge de ce service, innove et cherche les solutions les plus adéquates pour mener à bien sa mission. «L’entreprise agit au niveau de trois axes. Le premier a trait à la maintenance préventive et un entretien constant du réseau. Le deuxième vise la modernisation des infrastructures et procédés pour optimiser sans cesse leur fonctionnement.

Le dernier axe concerne la gestion dynamique du flux pluvial pour limiter le déversement d’eaux usées dans le milieu naturel», affirme Yves Fagherazzi, Directeur général de Seramm. Marseille dispose de la station d’épuration Geolide, qui assure l’intégralité du traitement des eaux usées de l’agglomération et seize autres communes. En 2015, elle a traité 72 millions de m3 d’eaux usées.

Mais lors d’orages violents, elle ne peut pas absorber la totalité des eaux pluviales. Avec le bassin de rétention des eaux usées et pluviales Ganay, en cours de construction, Seramm régulera les volumes d’eau en amont de l’installation. A partir de cette année, le bassin pourra stocker jusqu’à 50.000 m3 d’eau. Après la pluie, il sera vidangé en 24 heures vers Geolide.

L’équipement évitera le déversement sans traitement de 1 million de m3 par an dans la mer où débouche l’émissaire. Une réduction de 50% par rapport à la situation actuelle.

«Marseille subit en moyenne 65 jours de précipitations chaque année. Toutes ne tombent pas avec la même intensité, ni sur la même durée. Pour mieux anticiper leurs conséquences et faciliter les décisions le moment venu, Seramm a modélisé différents scénarii. Ces derniers déterminent l’organisation et les mesures à prévoir pour limiter les risques et les dégâts», explique Fagherazzi.

Pour exploiter son réseau, Seramm s’est dotée d’un poste de contrôle centralisé qui supervise le flux d’assainissement de la terre à la mer, afin d’anticiper la saturation des infrastructures et d’éviter les débordement d’eaux usées non traitées vers le milieu naturel. Pour contrôler les eaux de baignade, l’entreprise a installé HydroMer, un système d’alerte et d’information qui donne des données précises sur la qualité des eaux.

C’est un outil précieux pour réglementer les accès aux plages exposées à des risques de pollution. L’entreprise veille aussi à garantir un accès maximal aux deux millions de baigneurs qui fréquentent chaque année le plus grand parc balnéaire d’Europe. Des analyses quotidiennes des eaux de baignade sont réalisées sur 21 plages, en collaboration avec le service de santé publique. ■

 

DNES à Marseille, C. Jaidani

 

Suivi pointu de la pollution aquatique
Toute pollution aquatique est difficile à déceler. Pour identifier au plus vite les contaminations, Seramm a lancé un outil moderne de détection implanté dans six stations de mesure. Ces sites inventorient en continu plusieurs paramètres : température, salinité, oxygène et turbidité. Lorsqu’une évolution anormale de la qualité de l’eau, voire une dégradation est constatée, un signal d’alarme est déclenché en direction du centre de supervision. Les données recueillies sont au plus vite analysées. En cas de pollution, la collectivité en est avertie afin d’alerter la population. Dans le même temps, le suivi opéré par les stations permet de connaître l’incidence sur l’eau et la biodiversité des différents évènements (épisodes de pluie ou échange avec la mer).

 

 

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