La gestion collective continue de surfer sur une vague favorable. Les Organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM) affichent à fin août des performances globalement remarquables, traduisant la vitalité du marché boursier et la capacité d’adaptation des gérants face à un environnement toujours marqué par des taux bas.
Par A. Hlimi
Avec une progression de +38,47% depuis le début de l’année, les OPCVM actions caracolent en tête du classement. Cette dynamique illustre la reprise vigoureuse du marché actions, portée par les grandes capitalisations bancaires, industrielles et de BTP, mais aussi par un regain d’appétit des investisseurs institutionnels et particuliers. Les OPCVM diversifiés enregistrent pour leur part une hausse de +18,76%.
Tirant parti de la vigueur des actions tout en gardant une assise obligataire, ces fonds séduisent une clientèle à la recherche de compromis entre rendement et sécurité. Leur succès tient aussi à la flexibilité qu’ils offrent dans l’allocation d’actifs, particulièrement en période d’incertitude. Les fonds OMLT (Obligataires moyen et long terme) progressent de +5,9%, profitant d’un repositionnement actif des gérants et de la recherche de rendement alternatif face à des taux souverains qui stagnent.
Les gérants obligataires de plus en plus séduits par les actions
On dit souvent que la faiblesse des taux pousse les investisseurs à arbitrer au profit des actions, au détriment des obligations. Souvent perçue comme une idée théorique, cette mécanique est pourtant bien réelle. Les statistiques montrent en effet que près de 2% des actifs des fonds obligataires marocains sont composés de titres actions. Si la proportion peut sembler modeste, son poids en valeur est inédit et traduit une mutation progressive des pratiques de gestion. Car l’on parle de 10 milliards de dirhams dans un actif global de près de 520 milliards de dirhams détenus par ces fonds obligataires. Cette bascule tient avant tout à la recherche d’un rendement meilleur que celui offert par les produits de taux.
«Les actions des banques offrent un rendement dividende supérieur à celui des bons du Trésor, tout en affichant des fondamentaux solides et des valorisations raisonnables», explique à titre d’exemple un gérant de taux. Ainsi, pour compenser la baisse structurelle des rendements obligataires, nombre de gérants ont adopté une stratégie active, intégrant ces titres solides à leurs portefeuilles. Les gérants obligataires parviennent ainsi à capter une part intéressante de la dynamique boursière sans renier leur profil de risque.
Certains affichent ainsi jusqu’à 10% de performance depuis le début de l’année, et davantage encore sur une base glissante de douze mois. De quoi satisfaire une clientèle institutionnelle exigeante, mais aussi un nombre croissant de particuliers porteurs de parts d’OPCVM. Sans surprise, ces gérants privilégient les grandes capitalisations les plus liquides et dotées de fondamentaux solides. Banques, télécoms, cimentiers, grands acteurs du BTP ou encore opérateurs portuaires sont souvent cités. Des titres qui, tout en offrant la liquidité nécessaire à ce style de gestion, permettent de générer des performances à deux chiffres.