LE MAROC DANS LE DUR

LE MAROC DANS LE DUR

Par Fatima Ouriaghli, directrice des publications 

 

L’économie nationale est dans le dur. Si l’on ne peut mesurer, pour l’instant, avec exactitude tout ce que va coûter cette crise sanitaire au Maroc, il y a néanmoins quelques indicateurs prévisionnels qui attestent de l’ampleur du choc subi par l’économie nationale. Les dernières projections de Bank Al-Maghrib sont, à ce titre, édifiantes.

La croissance devrait ainsi enregistrer une contraction de 5,2%, la pire réalisation depuis 1996, soit 24 ans. Parallèlement, toutes les velléités de maîtrise du déficit budgétaire ont été abandonnées, au profit d’un soutien massif aux entreprises et ménages.

L’Etat s’est montré large, généreux, pour sauver des centaines de milliers d’emplois, au point que le déficit budgétaire en a pris un sacré coup : hors privatisation, il devrait s’aggraver de 4,1% du PIB en 2019 à 7,6% en 2020, avant de s’atténuer à 5% en 2021.

Aujourd’hui, tous les indicateurs macroéconomiques sont dans le rouge. Il faut dire que le Maroc a subi un double choc : l’un lié à à la pandémie du coronavirus, et l’autre inhérent à un facteur sur lequel il n’a aucune prise et dont il subit les impacts (positifs ou négatifs), au gré des années.

Il s’agit de la pluviométrie. Et pour cette saison, c’est plutôt la sécheresse qui s’est invitée dans les débats, compromettant fortement la campagne agricole. Conséquence : la valeur ajoutée agricole connaîtrait un recul de 4,6%, avec une récolte céréalière estimée par le département de l’Agriculture à 30 millions de quintaux, et ce alors que celle des activités non agricoles diminuerait de 5,3%.

Dès lors, l’urgence est maintenant de se focaliser sur la relance économique pour espérer une reprise au titre de l’exercice 2021. La Banque centrale fait-elle alors preuve de trop d’optimisme en tablant sur un rebond de la croissance à 4,2% en 2021 ? En tout cas, elle reste très prudente dans ses prévisions, tant l’avenir offre peu de visibilité en raison de très fortes incertitudes.

En réalité, l’espoir d’une économie marocaine affichant un meilleur profil repose sur la pertinence du Plan de relance qui sera déployé. Il devra non seulement permettre de limiter la casse, en évitant une récession beaucoup plus sévère, mais également imprimer une dynamique positive visant à rattraper notre retard économique.

La tâche est herculéenne. Et, forcément, le premier jalon à poser dans cet immense défi, est de s’affranchir du confinement.

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