Coronavirus : Quand l’Homme est redevenu animal

Coronavirus : Quand l’Homme est redevenu animal

Par David William, directeur des rédactions


 

L’infiniment petit a triomphé de l’Homme.

Cet Homme vaniteux, qui se croit omnipotent et invulnérable et qui défie constamment les lois de la nature, se rend subitement compte qu’il reste un élément insignifiant sur terre.

Son intelligence, sa richesse, sa puissance militaire, ses avancées technologiques…, ridiculisées par le coronavirus, une petite saloperie «minusculisime» et tout aussi dangereuse.

Au point que l’Homme a déserté rues, bars, cafés, et même le travail pour se terrer chez lui. Pour se protéger d’un ennemi invisible.

L’Homme a les chocottes. Il se cloître comme un animal en cage. Oui, les animaux ont pris leur revanche.

Pendant que l’Homme est réduit à une curiosité médicale, ce sont eux qui occupent les avenues désertes le soir. Ils se réapproprient une planète soudainement moins encombrée, moins polluée.

L’Homme est devenu le spectateur impuissant de cette crise sanitaire planétaire qui se joue devant lui.

Il était pourtant, au tout début, l’acteur principal de ce scénario dont les premières lignes ont été écrites dans la ville de Wuhan, en Chine, quand les habitants de cette province ont décidé de fricoter avec le pangolin.

Voilà ce qui arrive quand, dans un pays, «on mange tout ce qui a 4 pattes sauf les tables, tout ce qui vole sauf les avions, et tout ce qui nage sauf les bateaux».

La gourmandise a donc été à l’origine de ce désastre sanitaire mondial. De quoi sérieusement irriter les végétariens, végétaliens et autres végans.

On en aurait évidemment ri si la situation n’était pas aussi grave !

L’Homme découvre parallèlement un vocable qui lui était peu commun et où, curieusement, la lettre «C» se met en orbite de façon Cynique : Coronavirus, Covid-19, Cas Confirmés, Contamination, Crise (sanitaire et économique), Confinement… et Cimetière.

Cimetière : point final d’une tragédie qui aura changé le rapport de l’Homme à la mort, au fur et à mesure que se poursuit, dans pratiquement tous les pays du monde, le décompte quotidien macabre : 96 morts au Maroc, 18.279 en Italie, 15.353 en Espagne, 16.095 aux USA, 12.210 en France (au 9 avril)...

On se surprend, dès lors, à être involontairement impudents, car intérieurement «satisfaits» non pas qu’il n’y ait plus de morts, mais qu’il y en ait eu moins que la veille.

Et il y en a eu tellement, en même temps, que le monde en est réduit à les mettre dans des hangars aménagés, pour ensuite leur offrir des obsèques austères.

Beaucoup ont ainsi regagné leur dernière demeure dans une quasi indifférence, sans pouvoir être accompagnés par tous leurs proches.

Voilà : c’est là où nous a conduit le coronavirus.

En moins de 3 mois, il a réussi à banaliser la mort dans la conscience collective et à nous en familiariser.

En moins de trois mois, il a rendu l’Homme asocial et primitif : il ne serre plus la main, ne fait plus la bise et regarde tout le monde d’un air suspect, voire craintif.

Le coronavirus a pris tout ce qui nous différenciait des animaux.

 

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