Grâce aux pluies salvatrices de mars et d’avril, la campagne agricole connaît un rebond inespéré, avec une récolte prévisionnelle de 44 millions de quintaux, en hausse de 41% par rapport à l’an dernier.
Ce redressement redonne des couleurs à l’économie nationale et ravive la dynamique dans les campagnes.
Le ministère de l’Agriculture a récemment annoncé une récolte prévisionnelle de 44 millions de quintaux. Bien qu’inférieure à la moyenne nationale habituelle, cette performance représente une amélioration de 41% par rapport à la campagne précédente, et dépasse les prévisions de Bank Al-Maghrib, qui tablaient sur 35 millions de quintaux.
Dans ce contexte, la croissance du secteur agricole devrait atteindre 5,1% contre une contraction de 4,8% enregistrée l’an passé. Ce redressement contribuera à renforcer l’économie nationale et permettra d'ajuster à la hausse les prévisions de croissance du PIB. Le Fonds monétaire international (FMI) anticipe ainsi un taux de 3,9% pour l’année 2025.
Porté par le rebond de l’agriculture, le taux de chômage, qui s’élevait à 13,3% en 2024, devrait légèrement reculer à 13,2% cette année, avant de descendre à 12,9% en 2026, selon les estimations du FMI.
Parallèlement, la réduction attendue des importations de produits alimentaires, notamment des céréales et des légumineuses, contribuera à améliorer la balance commerciale et à préserver, dans une certaine mesure, les réserves en devises du pays.
Selon le département de tutelle, «les pluies de mars et d’avril ont permis de réduire le déficit hydrique et contribué à améliorer l’état végétatif des plantes, ce qui a engendré un redressement de la campagne. Leur effet s’est fait sentir dans toutes les régions du Royaume».
L’apport en eau a profité essentiellement aux cultures printanières et tardives ou semi-tardives, sans oublier d’autres filières comme l’arboriculture, les cultures maraîchères et fourragères.
Dans le monde rural, le changement intervenu lors de cette saison agricole a donné de l’espoir aux exploitants, créant au passage une nouvelle dynamique.
«Avant le mois de mars, la situation était très compliquée, le spectre de la sécheresse pesait lourdement. Un sentiment de morosité commençait à s’installer. L’annulation du sacrifice pour l’Aid Al-Adha a lui aussi bouleversé le marché du bétail. Mais la pluie a remis quelque peu les choses dans l’ordre. Les prix de l’aliment de bétail commencent à s’infléchir, ce qui profite aux éleveurs et devrait participer activement à renouveler le cheptel national. Actuellement, il y a un intérêt grandissant pour l’achat de femelles ovines. Les fellahs ont de la visibilité au moins pour le reste de la saison et le début de la saison prochaine. L’enrichissement de la nappe phréatique est lui aussi d’un apport indéniable pour les exploitations irriguées», explique Abdelmounaim Guennouni, ingénieur agronome.