Emergence du Maroc : les recommandations de la Banque mondiale

Emergence du Maroc : les recommandations de la Banque mondiale

 

Dix ans après son dernier Mémorandum économique, la Banque mondiale consacre un nouveau Mémorandum sur le Maroc intitulé «Le Maroc à l’horizon 2040 : Investir dans le capital immatériel pour accélérer l’émergence économique».

Ce rapport propose une analyse exhaustive des performances économiques récentes du pays ainsi que des perspectives de croissance pour les vingt prochaines années. Il expose les réformes de la gouvernance économique susceptibles de faciliter la mise en œuvre d’un scénario ambitieux mais réaliste, capable d’accélérer la croissance économique de manière durable et de réaliser un développement social et humain plus inclusif.

Selon l’institution de Bretton Woods, les progrès réalisés par le Maroc au cours des quinze dernières années sont indéniables, comme l’attestent l’accélération de la croissance économique, l’amélioration du niveau de vie moyen de la population, l’élargissement de l’accès aux services publics de base ou encore le développement considérable des infrastructures.

Toutefois de nombreux défis restent à relever. En effet, relève la Banque mondiale, si de nombreux indicateurs économiques sont encourageants, ce n’est cependant pas le cas de l’intégration économique et sociale des jeunes. Le chômage chez les 25-35 ans représente un défi de taille pour le Maroc : seul un jeune sur deux dans cette tranche d’âge dispose d’un emploi ; emploi qui par ailleurs souvent informel ou précaire.

Pour créer davantage d’emplois de qualité pour les jeunes, le Maroc devra s’engager sur la voie du rattrapage économique des pays émergents et accélérer sa convergence vers les pays développés, note la BM. Cela passera par 4 axes.

 

Améliorer les institutions d’appui au bon fonctionnement des marchés

 

Le premier axe concerne l’amélioration des institutions d’appui au bon fonctionnement des marchés : la BM préconise l’instauration des mêmes règles du jeu pour tous les acteurs économiques, et notamment l’établissement d’une concurrence libre et loyale, l’allégement de la réglementation du travail, et l’intégration plus poussée dans l’économie mondiale.

 

Réforme de l’administration publique

 

Le deuxième axe porte sur l’amélioration des institutions et des services publics. Il est indispensable selon la BM de réformer la gouvernance des services publics afin de les rendre plus efficaces et équitables. Il s’agit également de moderniser la fonction publique en poursuivant résolument les efforts de décentralisation, en améliorant les performances du personnel et de l’administration, en réduisant les effectifs superflus et en rationalisant l’administration.

 

Investir dans le capital humain et provoquer «le miracle éducatif»

 

L’éducation doit être au cœur des réformes si le Maroc veut accélérer son développement économique. La Banque mondiale plaide pour une «thérapie de choc» pour provoquer un «miracle éducatif» c’est-à-dire une amélioration très significative du niveau des élèves marocains, tel que mesuré par les tests internationaux.  Investir dans la santé en vue de renforcer le capital humain, en élargissant la couverture médicale, en améliorant l’efficacité des services de santé publics, doit également être une priorité.

 

Investir dans le capital social

 

Il est nécessaire de parvenir à l’égalité hommes/femmes en améliorant l’accès des femmes aux opportunités économiques et en favorisant leur autonomisation. La Banque mondiale estime par ailleurs que pour améliorer le capital social, es pays doivent faire en sorte que la règle de droit soit mieux appliquée et respectée, de promouvoir le sens civique, d’encourager le développement de la société civile et d’accompagner l’évolution des normes socioculturelles.

 

Déclaration de Marie-Françoise Marie-Nelly, directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Maghreb et Malte: 

«Le rapport publié aujourd’hui est l’aboutissement de deux années de recherches et d’analyses menées en étroite collaboration avec les autorités marocaines et des parties prenantes clés dans le pays. Il tombe à point nommé, à l’heure où le Maroc entre dans une nouvelle phase de son développement. Nous nous réjouissons de contribuer aux efforts que déploie ce pays en direction des objectifs de développement durable. Nous sommes également très heureux de présenter les principales recommandations du rapport à une large palette d’acteurs : pouvoirs publics, société civile, monde universitaire, secteur privé et jeunes. Nous espérons que cette publication suscitera un débat fructueux entre tous les pans de la société et qu’elle ouvrira la voie à un plus grand soutien et à une meilleure compréhension des réformes qui s’imposent pour bâtir un avenir reposant sur une prospérité partagée. »

 

Déclaration de Jean-Pierre Chauffour, économiste principal à la Banque mondiale et auteur principal du rapport :

«Cette feuille de route tente de décrire la politique et les conditions économiques à même de doper le potentiel de croissance du Maroc. Mais le plus important, c’est que chaque citoyen ait le sentiment qu’il peut et qu’il doit contribuer au développement de son pays, à rendre les institutions inclusives et à promouvoir des opportunités économiques égales, ainsi que l’égalité entre hommes et femmes et la confiance interpersonnelle, et à bâtir avec confiance l’avenir du Maroc».

 

 

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