Frais de scolarité : les parents saignés à blanc

Frais de scolarité : les parents saignés à blanc

 

Plusieurs parents d’élèves, compte tenu de leurs revenus limités, sont astreints de se plier en quatre afin de faire face aux frais de scolarité qui ne cessent d’augmenter ces dernières années à un rythme supérieur à l’inflation. Cette dernière devrait tourner en moyenne autour de 0,9% en 2017, selon les chiffres de Bank Al-Maghrib.

 


"Depuis 2007 le prix global dans le secteur de l’enseignement (frais d’inscription, fournitures, etc.) s’est apprécié annuellement de 3,4% en moyenne. Ce qui représente au total une hausse cumulée de 40% sur dix ans"


 

D’ailleurs, les dernières données relayées par les hommes de Ahmed Lahlimi Alami, haut-commissaire au Plan sont riches d’enseignements en la matière. En effet, depuis 2007 le prix global dans le secteur de l’enseignement (frais d’inscription, fournitures, etc.) s’est apprécié annuellement de 3,4% en moyenne. Ce qui représente au total une hausse cumulée de 40% sur dix ans.

Pour rappel, la rentrée scolaire 2013/2014 avait accaparé en moyenne 26% de la dépense mensuelle des ménages marocains ayant des enfants scolarisés. Face à cette hausse constante, certains salariés pressés par les charges et soucieux de l’avenir de leur progéniture voient dans les établissements de financement et les banques octroyant des crédits à la consommation une réelle alternative.

dit, le caractère prohibitif des frais de scolarité et ceux afférents aux fournitures scolaires est reconnu par Achraf Ziani, cadre dans une société basée dans la capitale économique et père de deux filles inscrites dans une école privée.

Si notre interlocuteur admet sans ambages que l’école dans laquelle ses deux enfants sont inscrites est de moyen standing par rapport à d’autres établissements plus huppés de la métropole, celui-ci ne manque pas de regretter la cherté des frais de scolarité :

«Les prix des fournitures et manuels scolaires et les frais d’inscription pour mes deux enfants inscrits au primaire pour l’année scolaire 2016-2017 se sont élevés respectivement à 5.000 DH et 10.000 DH. A cela, il faut ajouter 15.000 DH à payer chaque trimestre», confie le quadragénaire, qui reste convaincu que par les temps qui courent au Maroc, les parents sont obligés de consentir d’énormes sacrifices afin de garantir un bon futur à leurs chers enfants.

De ce fait, l’on comprend aisément l’empathie de notre interlocuteur pour les ménages qui optent pour le crédit à la consommation. ■

 


Un choix cornélien

Pour Abdallah Gouli, travailleur dans le commerce informel, quadragénaire et résidant dans la ville de Salé, la rentrée scolaire est loin d’être une sinécure. «Mon salaire qui ne dépasse pas 4.000 DH, m’a poussé à opérer un choix cornélien dans un contexte où les frais de scolarité dans le privé ne cessent d’augmenter», confie-t-il. Et d’ajouter :

«J’étais astreint à inscrire l’un de mes fils dans l’enseignement privé, notamment le benjamin et l’aîné dans un collège public de la ville de Salé». Pour son benjamin, notre interlocuteur doit débourser 800 DH pour les frais d’inscription (hors frais de transport), en plus des 900 DH réservés à l’acquisition des manuels et fournitures scolaires.

En conséquence près de la moitié de son salaire y passe. Interrogé sur le choix d’inscrire l’un de ses fils dans le privé, Abdallah Gouli rétorque :

«Les frais d’inscription et les mensualités plus faibles à l’école primaire m’ont poussé à opter pour l’enseignement privé pour le benjamin». Le commerçant dans l’incapacité de recourir aux crédits bancaires du fait de son statut (travailleur informel) reconnaît qu’à l’état actuel des choses, les crédits à la consommation (qui culminent à 46,5 Mds de DH en mars 2017, +8,9% par rapport à un an auparavant), constituent aux yeux de certains foyers une bouée de sauvetage. ■

 

Par M. Diao

 

 

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