Immobilier : Les petits promoteurs en souffrance

Immobilier : Les petits promoteurs en souffrance

Des projets sont achevés depuis trois ans, mais ne sont pas encore livrés.

Les promoteurs attendent des autorités la liste des bénéficiaires de ces logements.

 

Par C. Jaidani

 

La crise de la pandémie de la Covid-19 a eu des effets néfastes sur plusieurs secteurs. Le confinement, avec pour conséquence l’arrêt des activités, a fortement impacté l’immobilier.

Les promoteurs, qui disposent d’une assise financière solide, notamment les grands opérateurs, arrivent à peine à tenir le coup. En revanche, les petits opérateurs sont confrontés à différentes difficultés, inhérentes notamment à la régression de la demande et à la frilosité des banques pour financer les acquéreurs.

C’est le cas des professionnels qui ont signé des conventions pour la construction de logements sociaux de type 250.000 DH et 140.000 DH dans le cadre des projets conventionnés avec le gouvernement, soit pour le recasement des bidonvillois ou pour les résidents dans les habitats menaçant ruine. «Plusieurs projets sont achevés mais n’ont pas encore été livrés à cause de la bureaucratie de l’Administration qui ne nous a pas encore transmis la liste des personnes bénéficiaires. En l’absence de ces livraisons, nous ne pourrons pas empocher notre argent», souligne Ahmed Bouhmid, président de l’Union nationale des petits promoteurs immobiliers (UNPP).

En effet, contrairement aux logements sociaux standard, les logements de type recasement obéissent à une procédure particulière où coexistent plusieurs intervenants, notamment les ministères de l’Intérieur et de l’Habitat. Avec la crise sanitaire, les responsables du premier département, notamment au niveau local (gouverneurs, pachas et caids, présidents d’arrondissement) étaient très occupés à gérer les différentes dispositions liées à cette situation exceptionnelle, nous explique une source de la wilaya de Casablanca.

Mais, pour Bouhmid, «certains projets sont en instance depuis près de trois ans, c’est-à-dire avant la crise sanitaire et leur situation doit être assainie au plus vite. De nombreux promoteurs ont investi tous leurs fonds et ont même contracté des crédits pour lancer ces projets. Actuellement, ils risquent la banqueroute car ils manquent cruellement de ressources pour maintenir leurs activités».

Pour maintenir les logements en bon état en attendant leur livraison, il faut supporter des charges supplémentaires liées à l’entretien et cela impacte la marge bénéficiaire des promoteurs. Il est à rappeler que les professionnels qui signent des conventions avec l’Etat concernant des projets de logements sociaux, sont tenus de construire au moins 500 unités dans un délai maximum de 5 ans à compter de la délivrance de la première autorisation de construire.

Ils doivent au préalable signé un cahier des charges pour le respect de la qualité et des normes exigées ainsi que le délai fixé. «De nombreux petits promoteurs fournissent beaucoup d’efforts pour respecter le cahier des charges. Le plus souvent, la qualité des produits livrés dépasse les normes exigées.

En dépit des différentes contraintes, en particulier celles liées aux autorisations, ils s’efforcent de respecter les délais. Ceux qui n’y arrivent pas sont passibles de sanctions. Aujourd’hui, ces promoteurs sont confrontés à une problématique d’un autre genre. Ils ont honoré tous leurs engagements, mais attendent juste l’écoulement de leurs produits», souligne le président de l’UNPP.

Ce dernier a lancé un appel aux autorités concernées pour réagir en urgence afin de débloquer cette situation, au risque de compromettre la survie de plusieurs entreprises en situation fragile.

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