Investissements privés : Les infrastructures tiennent tête à la crise

Investissements privés : Les infrastructures tiennent tête à la crise

◆ Malgré la crise liée au coronavirus, le secteur des infrastructures aurait affiché une résilience remarquable.

Pour les investisseurs privés, la profitabilité n’a pas été altérée par les circonstances pandémiques.

 

Par M. Diao

 

Au Maroc, l’investissement public est certes l’un des principaux moteurs de la croissance, mais l’investissement privé (autour de 16% du PIB), qui affiche une grande marge de croissance en raison des besoins énormes du pays en termes d’infrastructures, s’avère être crucial pour l’économie nationale. D’autant plus que la crise liée au coronavirus est passée par là. Les stigmates de la pandémie sur certains pans de l’économie risquent de perdurer.

L’un des enjeux majeurs du tissu économique est de ne pas faire les frais d’une contraction de l’investissement privé. Faudrait-il le rappeler, le contexte de crise actuelle, couplé au manque de visibilité et de confiance des opérateurs économiques, constitue un cocktail hautement défavorable pour l’acte d’investir, à la fois pour les secteurs public et privé.

Interpellé sur la récente dynamique des investissements privés, sachant que bon nombre de branches d’activité font de la résistance, Abdellatif Nasserdine, administrateur-Directeur général du Fonds Infra Invest, gestionnaire de fonds d’investissement dans le domaine des infrastructures, explique les principaux enjeux du moment. Pour rappel, Infra Invest a lancé, en juillet 2010, son premier fonds d’investissement panafricain, ARIF, spécialisé dans le financement en Equity des projets et des actifs dans les secteurs de l’infrastructure et de l’énergie.

«Cette période est prédominée par le manque de visibilité, mais il faut tout faire pour que l’économie nationale ne s’arrête pas. La roue économique doit continuer de tourner», expliquet-il. Aujourd’hui, plusieurs gestionnaires de fonds d’investissement, notamment ceux évoluant dans le domaine des infrastructures, accordent un intérêt à leur portefeuille ainsi qu’aux projets en cours avec l’objectif de les mener à bien.

La profitabilité est au rendez-vous

Pour ce qui est du rendement et du retour sur investissement, les investisseurs privés préfèrent plutôt mettre en exergue la résilience du domaine des infrastructures et la qualité des actifs de la branche, et ce en dépit de la crise liée à la pandémie. Ce qui tranche radicalement avec la morosité économique ambiante.

«Il est clair que la logistique, le digital et la santé font partie des branches qui sortiront fortifiées de la crise. Les secteurs ayant affiché une grande résilience face à la pandémie se sont révélés être des classes d’actifs saines pour le long terme», confie un professionnel qui souhaite garder l’anonymat. Il prédit également que les classes d’actifs des branches résilientes face à la pandémie seront prisées par les investisseurs privés.

Une période propice aux PPP

Le rapport de la Banque mondiale d’octobre 2019 portant sur le diagnostic du secteur privé marocain a attiré l’attention sur le fait que les entreprises publiques sont les principales sources d’investissement et de financement des infrastructures. La crise pandémique a révélé une fois de plus l’énorme gap à combler en termes de déficit d’infrastructures dans les domaines de la santé, de l’éducation et des télécoms.

La réduction des marges de manœuvre budgétaires de l’Etat ainsi que celles des entreprises et établissements publics (EEP) à cause de la crise confortent la nécessité de multiplier le recours aux contrats de partenariat public-privé pour la réalisation des projets d’infrastructures. La formule du PPP a l’avantage d’être attractive pour les investisseurs privés, tout en palliant la rareté des ressources publiques.

«Au regard des contraintes budgétaires existantes, le PPP qui a connu une amélioration juridique au Maroc, est l’un des instruments les plus efficaces à même de booster les investissements dans les infrastructures», confie notre source. Et d’ajouter : «Ce moyen de financement, de nature à soulager pour un temps les finances publiques, s’avère être une réponse rapide à la multiplication des projets d’infrastructures».

Au final, les professionnels insistent, entre autres, sur l’urgence du lancement de projets d’infrastructures sous forme de PPP et la mise en place du Comité national du PPP. Ce qui serait un signal fort adressé aux investisseurs privés dans cette période marquée par l’incertitude.

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