La filière a fortement bénéficié des pluies de mars et d’avril. L’activité occupe 65% de la superficie de l’arboriculture nationale.
Par C. Jaidani
Après des années difficiles marquées par la persistance de la sécheresse, la filière oléicole nationale affiche des indices prometteurs pour la saison en cours. Et ce, grâce à des conditions climatiques favorables, notamment les pluies bienfaitrices des mois de mars et avril derniers, une période importante pour la croissance de l’olivier.
La récolte a déjà commencé dans plusieurs régions (Al Haouz, Chichaoua, Souss et Chiadma). Les autres régions plus au nord du Royaume ne vont pas tarder à démarrer la production. En cela, les mois d’octobre et novembre seront décisifs et devraient donner un aperçu quant à l’issue de la campagne. Toujours est-il que les données préliminaires sont très encourageantes.
«De nombreux facteurs ont contribué à l’amélioration de la production cette année. Tout d’abord, l’apport en eau conséquent qui a touché quasiment toutes les régions agricoles du Royaume et qui a été bien réparti dans l’espace et dans le temps. Ensuite, l’extension de la superficie dédiée à l’oléiculture, qui atteint actuellement plus de 1,1 million d’hectares grâce aux efforts déployés dans le cadre du Plan Maroc Vert (PMV)», souligne Rachid Benali, président de la Fédération interprofessionnelle marocaine de l’olive (Interprolive).
En chiffres, la filière représente 65% de la superficie arboricole nationale. Les réalisations ont permis au Royaume de devenir le quatrième producteur mondial d’olives et le troisième exportateur d’huile d’olive. C’est dire la place importante qu’elle occupe dans l’agriculture nationale. Sur le plan économique, l’activité génère un chiffre d’affaires total de 7 milliards de DH, soit 5% du PIB agricole, et assure plus de 200.000 emplois permanents, soit 55 millions de journées de travail.
«L’oléiculture nous permet d’améliorer nos revenus et de combler le manque à gagner subi dans les autres activités, notamment la céréaliculture, les légumineuses et l’élevage», affirme Mohamed El Abdi, agriculteur dans la région de Benslimane. Et de poursuivre : «avec l’accompagnement du ministère de l’Agriculture, nous nous efforçons de planter les meilleures variétés qui sont résilientes à la sécheresse et aux maladies, en plus d’être plus productives».
Toutefois, des problèmes subsistent dans cette filière, comme le circuit de transformation et de distribution de l’huile d’olive. Impactée par les intermédiaires, cette partie de la chaîne de valeur est responsable de la hausse des prix. En 2024, ils ont atteint des records, dépassant même la barre fatidique de 100 DH/ litre, alors qu’auparavant la moyenne tournait autour de 80 DH/litre.
L’année dernière, et pour la première fois, le Maroc a dû importer de l’huile d’olive pour compenser ses besoins. «Je pense que l’abondance de l’offre de cette année devrait ramener les prix à leur niveau normal sur le marché local et assurer les meilleures conditions pour l’export», conclut El Abdi.