Scarabot : «Plusieurs startups échouent à cause du manque d’accompagnement adéquat»

Scarabot : «Plusieurs startups échouent à cause du manque d’accompagnement adéquat»

Dans cette interview, Ayman Stitou, cofondateur de la startup marocaine Scarabot, revient sur sa participation à la 2ème édition du Boost Up Lab Casablanca et partage sa vision sur l’évolution de l’écosystème des startups au Maroc.

 

Propos recueillis par M. Ait Ouaanna

Finances News Hebdo : Tout d’abord, en quoi consiste l’activité de Scarabot et quels défis spécifiques avez-vous rencontrés lors de la création de votre startup ?

Ayman Stitou : Scarabot vise à développer des robots autonomes destinés au nettoyage des conteneurs. L’objectif est de fournir une solution innovante pour optimiser l'entretien de ces équipements, en améliorant leur efficacité et en réduisant les coûts associés au nettoyage manuel. Nos robots offrent une approche plus rapide, plus sécurisée et plus respectueuse de l’environnement, en évitant le gaspillage de l'eau qui est cher durant cette période de sécheresse. S’agissant des défis, la phase de recherche et développement nécessite des investissements conséquents en temps et en argent pour mettre au point une technologie fiable et robuste. En outre, la découverte de bons partenaires techniques et le fait de convaincre des investisseurs de la pertinence de notre produit sont également des étapes complexes pour notre startup.

 

F.N.H. : Scarabot a participé à la deuxième édition du Boost Up Lab Casablanca, programme conçu par le Technopark pour soutenir les projets novateurs. Comment cette expérience a-t-elle influencé le développement de votre startup et quels aspects du programme ont été les plus bénéfiques pour vous ?

A. S. : Le programme Boost Up Lab du Technopark Casablanca a été un véritable accélérateur pour Scarabot. Il nous a permis d’accéder à des ressources précieuses, tant en termes de conseils que de mise en réseau. Nous avons pu affiner notre stratégie commerciale et développer un business model plus solide. L’accompagnement personnalisé a été l'un des aspects les plus bénéfiques du programme, car il nous a permis de structurer notre approche, tout en bénéficiant de retours directs des experts du Technopark sur les points à améliorer. Le programme nous a également aidés à nous rapprocher des marchés potentiels et à mieux comprendre les attentes de nos clients cibles.

 

F.N.H. : Quelle lecture faites-vous de l’évolution de l’écosystème des startups au Maroc ces dernières années ? Quels obstacles empêchent encore ces jeunes pousses à se développer pleinement ?

A. S. : L'écosystème des startups au Maroc a connu une dynamique encourageante ces dernières années, avec une croissance des initiatives visant

à soutenir l'entrepreneuriat technologique. Cependant, malgré ces progrès, le taux d’échec des startups reste élevé, en particulier au cours des premières années. Cela est souvent dû à des difficultés d’accès au financement à long terme, qui constitue l’un des plus grands défis pour les jeunes entreprises, en particulier celles opérant dans des secteurs nécessitant des investissements technologiques importants comme la robotique. De plus, plusieurs startups échouent à cause du manque d’accompagnement adéquat dans les phases critiques de développement. Il manque encore des programmes qui aident les startups à passer de la phase d'idée à la phase de croissance durable. D’autres obstacles incluent la difficulté de trouver des talents qualifiés dans des domaines spécifiques et les lourdeurs administratives et juridiques qui ralentissent la création et la gestion des startups. Ainsi, même si l'écosystème progresse, il existe encore des obstacles systémiques qui empêchent certaines jeunes startups de se développer pleinement, ce qui conduit à l'échec prématuré de plusieurs d'entre elles.

 

F.N.H. : Selon vous, quels types de soutien et de programmes supplémentaires l'État marocain devrait-il mettre en place pour favoriser le développement des startups et encourager l'innovation ?

A. S. : L'État marocain pourrait renforcer les programmes de financement, notamment en créant des fonds dédiés spécifiquement aux startups technologiques. Il serait également pertinent de promouvoir davantage de partenariats entre le secteur public et privé pour faciliter l'accès aux capitaux et de mieux soutenir les projets innovants dès leurs premières étapes de développement. Par ailleurs, des formations spécifiques en robotique, intelligence artificielle et technologies innovantes devraient être encouragées pour soutenir le développement des compétences locales. Il serait également bénéfique de simplifier les procédures administratives pour les entrepreneurs et de mettre en place des infrastructures technologiques accessibles aux startups afin de favoriser l’innovation à un coût réduit. 

 

 

 

 

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