Les investisseurs à la Bourse de Casablanca abordent cette rentrée avec un agenda dense et plusieurs catalyseurs capables d’insuffler une dynamique nouvelle aux cours. Il est ainsi attendu l’arrivée de nouveaux produits financiers et une dynamique d’IPO particulièrement soutenue.
Par A. Hlimi
Le prochain Conseil de Bank Al-Maghrib, attendu le 23 septembre courant, concentre toutes les attentions. Après un statu quo en juin et un discours confiant, les marchés s’interrogent désormais sur le calendrier et l’ampleur du prochain assouplissement monétaire. Septembre ou décembre pourrait marquer une nouvelle baisse du taux directeur. Car avec une inflation retombée sous la cible et des anticipations sous la barre de 1% d’ici la fin de l’année, les arguments en faveur d’une politique monétaire encore plus souple s’accumulent. Dans le même temps, le marché obligataire, resté calme cet été, va commencer à intégrer les besoins de financement du Trésor pour 2026. Or, avec une dépense publique appelée à croître, BAM pourrait chercher à limiter les tensions sur les taux souverains en desserrant l’étau monétaire. Pour les investisseurs actions, un abaissement du taux directeur offrirait un soutien bienvenu aux valorisations, devenues tendues sur certains secteurs.
Résultats semestriels : le test des marges
Après une saison de trimestrielles globalement conforme, le vrai rendez-vous est désormais celui des résultats semestriels. Les investisseurs aguerris délaisseront la simple lecture du chiffre d’affaires pour se concentrer sur les marges, déterminantes pour juger de la capacité des entreprises à préserver leur rentabilité. Ce changement de focale devrait alimenter la volatilité et accroître les volumes. Les sociétés démontrant une résilience opérationnelle sortiront renforcées. À l’inverse, celles qui déçoivent, surtout si leurs valorisations sont élevées, risquent une sanction rapide du marché.
Les introductions en Bourse : un pipeline jamais aussi fourni
Le marché primaire reste bouillant. Plusieurs dossiers d’introductions sont sur la table, certains connus et de notoriété publique, d’autres plus discrets. Mais une chose est certaine : depuis la crise de 2008, le pipeline n’a jamais été aussi riche. Cette effervescence entretient l’intérêt des investisseurs particuliers, redevenus ces derniers mois un moteur clé de la profondeur du marché et du maintien de son momentum haussier. Chaque IPO réussie contribue à élargir la base des investisseurs et à dynamiser la liquidité.
Nouveaux produits : un levier structurant
L’arrivée de nouveaux instruments financiers constitue un chantier structurant. La réforme de la loi sur les OPCVM, actuellement en adoption en deuxième chambre, ouvre la voie aux ETF, aux fonds à règles allégées, aux fonds participatifs et aux fonds en devises.
En parallèle, le marché à terme, dont un premier produit sur actions (Future sur le MASI.20) a été validé par l’AMMC en mai, devrait enfin voir le jour. Ces outils donneront aux investisseurs la possibilité de couvrir leurs positions, de diversifier leurs stratégies et, surtout, d’apporter davantage de liquidité au marché. Leur lancement imminent est attendu avec impatience par l’ensemble de la communauté financière.