Devenue banque universelle il y a une dizaine d’années et récemment introduite en Bourse, CFG Bank revendique encore un profil de forte croissance.
Le Directeur général de CFG Bank, Younes Benjelloun, a réaffirmé au Salon de l’épargne un cap clair pour la banque. Celui de doubler le résultat net à l’horizon 2028-2029, sans appel au marché, en capitalisant sur un modèle hybride crédits / commissions et une distribution très digitalisée. Née en 1992 comme pure banque d’affaires, sur la base d’un capital quasi symbolique, CFG a bâti son histoire dans l’intermédiation, l’asset management et le conseil en opérations financières, bien avant la mise en place du cadre légal actuel du marché.
La transformation en banque universelle, lancée en 2015, a fait entrer le groupe dans une autre dimension: celle d’un établissement de détail en forte croissance, aujourd’hui coté à la Bourse de Casablanca et affichant des taux de progression nettement supérieurs à ceux du secteur sur l’ensemble de ses indicateurs (PNB, encours de crédits, résultat d’exploitation, résultat net).
Cette dynamique est appelée à se prolonger sur les quatre à cinq prochaines années, même si les pourcentages de croissance se normaliseront mécaniquement à mesure que la base bilan grossit. CFG Bank ne change pas de modèle, mais élargit progressivement le champ des activités et des clientèles adressées. La banque n’est pas encore présente sur tous les segments (banque au quotidien des entreprises au sens large, TPME, certaines niches de détail), mais travaille à compléter son offre, sans dévoiler pour l’instant le détail des prochains lancements.
Sur le plan financier, le message est clair : le business plan 2024- 2028/29 ne nécessite pas d’augmentation de capital. Partant d’un résultat net de l’ordre de 262 MDH en 2024, la banque vise environ 500 MDH à l’horizon 2028-2029, avec des fonds propres qui passeraient d’environ 1,8 à 3 Mds de dirhams par simple mise en réserve d’une partie des bénéfices.
Les ratios prudentiels resteraient conformes aux exigences de Bank Al-Maghrib, dans un contexte où le coût du risque demeure maîtrisé grâce à un positionnement prudent sur les métiers les plus risqués. CFG Bank se distingue également par deux spécificités structurantes. D’abord, un modèle de distribution très digitalisé : 97% des opérations courantes sont réalisées via l’application et les GAB, les agences étant réservées aux moments importants (financement immobilier, épargne long terme, conseil patrimonial).
La banque assume un réseau physique volontairement restreint, appelé à s’étoffer à la marge (quelques agences supplémentaires dans des villes clés), mais avec l’objectif de rester «light» par rapport aux standards du marché. Ensuite, le poids élevé des commissions dans le PNB - environ la moitié - lié à l’héritage de banque d’affaires : gestion d’actifs traditionnelle et immobilière, salle des marchés et change. Ce mix revenus d’intérêts / commissions soutient un ROE (rentabilité des fonds propres) parmi les plus élevés de la place.
Au-delà de son propre cas, Younes Benjelloun s’est montré résolument optimiste sur le cycle actuel d’introductions en Bourse. Pour lui, la véritable réussite des IPO se mesure dans la durée : croissance des entreprises, création d’emplois, montée en puissance de nouveaux champions sectoriels.
Dans un environnement de taux bas, il rappelle le lien entre valorisations boursières et absence d’alternative obligataire rémunératrice, tout en insistant sur l’importance d’alimenter le marché en nouvelles émissions (IPO et augmentations de capital) pour absorber l’appétit des investisseurs. Pour les épargnants, CFG Bank apparaît ainsi comme un dossier bancaire encore en phase de forte croissance, combinant croissance rentable, discipline de capital, forte intensité digitale et exposition directe à la nouvelle dynamique boursière marocaine.