Emmanuel Macron a affirmé mercredi que la situation à Gaza était actuellement "la plus critique que nous ayons jamais connue", ajoutant que les "déplacements forcés de populations" palestiniennes envisagés par Israël étaient "une réponse inacceptable".
"Jamais, jamais aussi longtemps des populations n'ont été loin des soins, en incapacité de sortir des blessés, loin de la nourriture, des médicaments et de l'eau", a déploré le président français lors d'une conférence de presse à l'Elysée avec le nouveau chancelier allemand Friedrich Merz.
Macron a appelé une nouvelle fois Israël à rouvrir le passage de l'aide humanitaire vers le territoire palestinien, empêché par Israël depuis le 2 mars.
Depuis des semaines, des responsables de l'ONU et des ONG multiplient les avertissements sur un risque de famine.
Le gouvernement israélien affirme que le blocus vise à contraindre le Hamas à libérer les otages encore retenus dans le territoire palestinien depuis l'attaque sans précédent du 7 octobre 2023.
Interpellé à l'Assemblée nationale par la présidente du groupe écologiste Cyrielle Chatelain, qui a comparé le plan de conquête de Gaza annoncé par le gouvernement israélien à un "nettoyage ethnique" et estimé que "la France et l'Europe ne répondent pas à leur devoir", le Premier ministre François Bayrou a dénoncé "la situation insupportable des populations civiles" dans ce territoire palestinien qui "révolte les consciences".
"Le fait que les populations soient dénutries, n'aient plus accès à l'alimentation, à l'eau... tout cela est absolument insupportable", a renchéri le chef du gouvernement français.
"Sont aussi insupportables les annonces selon lesquelles le but était désormais la conquête de Gaza et l'évocation de déplacements de populations", a-t-il ajouté.
Mais "cette bombe a un détonateur, c'est ce qui s'est passé le 7 octobre avec un pogrom", a-t-il dit.
Lundi, le gouvernement israélien a annoncé le lancement d'une nouvelle campagne militaire qui prévoit la "conquête" de la bande de Gaza et le déplacement massif de sa population à l'intérieur du territoire.
"Gaza sera totalement détruite", a affirmé mardi le ministre israélien des Finances d'extrême droite, Bezalel Smotrich, interrogé sur sa vision de l'après-guerre à Gaza.