«Dans le droit fil de la résolution onusienne, le Maroc procédera à l’actualisation et à la formulation détaillée de la proposition d’autonomie en vue d’une soumission ultérieure aux Nations Unies. En tant que solution réaliste et applicable, elle devra constituer la seule base de négociation».
C’est ce qu’a affirmé, le 31 octobre, le Roi Mohammed VI dans un discours à la nation juste après l’adoption par le Conseil de sécurité de l’ONU de la résolution 2797 consacrant l’initiative marocaine d’autonomie comme la seule base sérieuse et réaliste pour le règlement définitif du différend régional autour du Sahara.
Dix jours plus tard, le Souverain joint l’acte à la parole, non sans choisir la voie la plus exigeante : celle de la concertation nationale. En cela, sur son ordre, une importante réunion a été tenue au cabinet royal le 10 novembre.
Présidée par ses conseillers, Taïeb Fassi Fihri, Omar Azziman et Fouad Ali El Himma, en présence des chefs des partis représentés dans les deux Chambres du Parlement et des ministres de l’Intérieur et des Affaires étrangères, l’objectif était de les associer à l’actualisation et à la formulation détaillée de l’initiative d’autonomie, dans le cadre de la souveraineté marocaine.
Dans un pays où la monarchie incarne l’unité nationale, la démarche royale prend une portée symbolique et institutionnelle majeure. En associant l’ensemble de la classe politique à cette étape, le Souverain fait de la question du Sahara marocain non pas une cause d’Etat abstraite, mais une entreprise collective, nourrie par toutes les sensibilités. Ce dossier devient ainsi l’affaire de tous, jusque dans ses contours techniques et diplomatiques.
Le message est limpide : l’initiative d’autonomie proposée par le Maroc depuis 2007 n’est plus une simple offre. Elle entre dans une phase de maturation et de formalisation, à même de devenir un modèle d’autonomie démocratique sous souveraineté nationale. L’actualisation voulue par le Souverain n’est pas cosmétique, en ce qu’elle vise à renforcer la cohérence interne du projet, l’adapter aux nouveaux contextes régionaux et à en faire une référence du droit international contemporain en matière de règlement pacifique des différends.
Autrement dit, il s’agit d’élaborer un projet d’autonomie garantissant la dignité, la représentativité et la prospérité des populations sahraouies, au sein d’un Maroc uni. Tous les partis politiques, du RNI au PAM, en passant par le Parti de l’Istiqlal, l’USFP, le MP et le PPS, sans oublier le PJD, l’UC et le PSU, ont salué cette ouverture royale et promis de soumettre des mémorandums au Souverain.
Cette dynamique participative traduit une continuité dans la gouvernance nationale : chaque grande orientation est le fruit d’un dialogue institutionnel encadré par la monarchie. L’histoire retiendra que cette initiative royale n’est pas une simple étape administrative. Elle scelle la maturation d’un consensus national et l’aboutissement d’un demi-siècle de combat diplomatique.
En impliquant les partis, le Roi a rappelé que la souveraineté n’est pas une donnée, mais une construction collective et permanente. Les Marocains ont longtemps défendu leur intégrité territoriale. Aujourd’hui, ils en écrivent la conclusion politique. Cette concertation nationale marque le passage d’une ère de défense à une ère de consolidation.
Par F.Z Ouriaghli