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Hydrogène vert: les points de vigilance dont il faut tenir compte dans «l’Offre Maroc»

Hydrogène vert: les points de vigilance dont il faut tenir compte dans «l’Offre Maroc»

Selon l’Institut marocain d’intelligence stratégique, le Roayaume ne doit pas vendre à «un vil prix» son hydrogène vert.

Le «pétrole du XXIème siècle» devrait plutôt lui permettre de préserver sa souveraineté énergétique et apporter une vraie valeur ajoutée sociale.

 

Par A. Diouf

Du nouveau dans la filière de l’hydrogène vert au Maroc. L’Institut marocain d’intelligence stratégique (IMIS) vient, en effet, de sortir un rapport sur le sujet, qui sera au centre de la 3ème édition du World Power-To-X Summit, prévue du 19 au 21 septembre, à Marrakech et à Guelmim (voir page suivante). Intitulé «L’hydrogène vert au Maroc : défis et opportunités pour le Royaume chérifien», le document est en quelque sorte une contribution du think tank au débat sur l’élaboration de «l’Offre Maroc» demandée par le Souverain, lors d’une réunion tenue en novembre 2022 au palais royal de Rabat. Le Roi Mohammed VI avait notamment demandé de s’atteler à l’élaboration d’une «Offre Maroc» opérationnelle et incitative, couvrant l’ensemble de la chaîne de valeur de la filière de l’hydrogène vert au Maroc.

Outre le cadre réglementaire et institutionnel, celle-ci devait également comprendre le schéma des infrastructures nécessaires. Des points de vigilance non négociables… En attendant la finalisation de cet outil stratégique, l’IMIS déclare que «certes, le Maroc est fort de nombreux atouts le positionnant comme une nation idoine pour le développement de l’hydrogène vert, toutefois, il doit mettre en place un certain nombre de garde-fous qui permettraient au pays d’éviter certains risques substantiels». A ce titre, poursuit le rapport, «il convient d’inclure dans la doctrine marocaine qui découlera de l’«Offre Maroc» des points de vigilance non négociables, qui doivent présider à l’examen de tout projet soumis aux pouvoirs publics». Le premier garde-fou à poser, selon l’IMIS, c’est de privilégier à tout point de vue le secteur privé national.

Dans le second garde-fou, le think tank recommande de réserver les meilleurs sites solaire et éolien aux acteurs qui créeront le plus de valeur ajoutée pour la communauté nationale en matière d’emplois, de développement industriel et territorial. Une industrie des électrolyseurs, des piles à combustible devra, à terme, également être développée au Maroc pour profiter pleinement de cette stratégie en termes d’emplois. Le rapport suggère qu’aucun accord d’«offtaking» ne soit négocié avec un acteur public ou parapublic marocain si celui-ci comportait des risques systémiques pour l’économie nationale ou serait potentiellement initiateur d’un effet domino pour les finances publiques du Royaume.

Par ailleurs, à l’instar de la Chine, des accords de transfert de savoir-faire vers le tissu industriel national doivent être systématiquement signés avec les acteurs internationaux, afin de permettre l’émergence d’un écosystème de l’hydrogène vert. Ce n’est pas tout  : les projets destinés à l’export ne devraient être examinés que si un seuil satisfaisant contribuant à la souveraineté énergétique nationale est effectivement atteint. Toujours, pour ces mêmes projets destinés à l’export, un droit de «préférence nationale» doit être introduit dans les contrats, qui permettrait au pays de bénéficier de la production si une rupture de production d’énergie majeure était enregistrée sur le plan national. Last but not least, les experts de l’IMIS recommandent à l’Etat de ne pas baser les tarifs des redevances éventuelles uniquement sur les plans de développement soumis par les développeurs, mais plutôt de les rendre examinables en fonction des évolutions des projets. 

 

 

 

 

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