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Ressources humaines : Un casse-tête pour les exploitations

Ressources humaines : Un casse-tête pour les exploitations
Entre la gestion et la revalorisation des ressources humaines au sein de la fonction publique, une grande différence existe. La 7ème journée des cadres du ministère des Finances et de la privatisation a traité des moyens adéquats visant à rénover et moderniser la gestion des ressources humaines au sein du département de F. Oualalou, et par delà, les généraliser à l’ensemble du corps administratif et public du Maroc.
Les responsables et concepteurs de la réforme de l’Administration marocaine continuent de puiser dans leur imaginaire et leur savoir-faire pour sortir notre administration et ses fonctionnaires du grand embarras dans lequel ils se trouvent. S’appuyant sur des expériences réussies sous d’autres cieux, ces mêmes concepteurs montrent pourtant une certaine fébrilité à l’égard des grands maux jusqu’à maintenant diagnostiqués. Ils font face à 6 grands problèmes que la gestion actuelle des ressources humaines devrait absolument surmonter, et dans les plus brefs délais. Il y a ceux qui concernent la méthode même adoptée par les pouvoirs publics pour leur besoin de déconcentration, de répartition des effectifs en plus de la grande faiblesse de leur mobilité. D’autres problèmes concernent le coût relativement élevé de cette gestion avec une masse salariale nettement démesurée par rapport au rendement et surtout la multiplication des statuts régissant les fonctionnaires de l’Etat. D’après les exposés de Abdellatif Bennani, directeur du budget au ministère des Finances, et Omar Faraj, directeur des affaires administratives et générales, ce sont quelque 68 statuts différents qui sont actuellement applicables aux différentes catégories de la fonction publique. Deux tiers des ressources humaines de l’Administration marocaine sont concernés par ces statuts. «Avec un coût annuel des résultats du dialogue social, qui se chiffre à deux milliards de DH», comme l’a expliqué Abdellatif Bennani, la corrélation entre la promotion et le rendement des salariés du secteur public est devenue plus que jamais inaccessible. C’est pourquoi il faudrait, selon le même analyste, entamer un vaste programme de renforcement de cette corrélation qui aurait comme principes directeurs «l’instauration d’une plus grande transparence dans le système des rémunérations, au même titre qu’une adéquation doit être trouvée entre les projets et les emplois qui sont créés à cette occasion. Car il ne faut pas oublier que certains projets étatiques, qui sont à court ou à moyen terme, sont exécutés par des agents ou salariés du public qui deviennent inactifs après l’exécution du travail pour lequel ils ont été embauchés. Le pire, c’est qu’ils le restent jusqu’à l’âge de la retraite. Les fonctionnaires fantômes, tant décriés, font probablement partie de cette catégorie dont l’objet de leur mission s’achève mais le salaire demeure supporté par la collectivité publique. Omar Faraj a par ailleurs affirmé que «le principe de la généralisation de concours, comme mode unique de recrutement» sera dorénavant le guide de toutes les administrations publiques dans le choix et la nomination des futurs fonctionnaires. L’Etat veut recourir aux CDI L’Etat marocain entend, d’un autre côté, recourir «aux contrats de travail à durée déterminée de 3 ans au maximum» pour ne pas réitérer les graves erreurs de gestion qui ont été commises par le passé. Un volet important de la gestion des ressources humaines dans le secteur public demeure étroitement lié aux divers modes de leur «valorisation». A ce niveau, il n’y aura pas grand-chose à faire sans un effort d’harmonisation des statuts et la réduction de leur nombre à un seuil normal, surtout tant que le sort de l’opération des départs volontaire reste incertain. D’après les chiffres exposés par les cadres du ministère de Finances durant cette 7ème journée des cadres, «la masse salariale aurait augmenté de 20 milliards de DH sur les 20 dernières années». Si le dialogue social paraît coûter cher au Trésor public, il faut souligner que la question de la masse salariale pourrait se réduire à un faux problème si l’aspect «volontariste» octroyé aux partants reste figé dans son sens actuel. Beaucoup de candidats à la retraite anticipée se sont régulièrement plaints de la «non-transparence dans le traitement des dossiers», et surtout du «favoritisme de plus en plus marqué dans le choix des partants volontaires». Au lieu de cela, une vraie politique de redéploiement des fonctionnaires s’avérerait très utile avec le recours à la technique des contrats à durée déterminée, outil important dans le cas de l’Administration marocaine. C’est ce qu’avait résumé le ministre des Finances et de la privatisation Fathallah Oualalou, en affirmant que «l’adoption d’une stratégie capable de motiver et de mobiliser le personnel devient une nécessité pour une administration moderne et efficace».
Y. B.
Du 09-06-2005

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