CET OCCIDENT SI INGRAT !

CET OCCIDENT SI INGRAT !

Par: Fatima Zahra Ouriaghli, Directeur de Publication

 

“L’expérience est le nom que l’on donne à ses erreurs». C’est ce que disait Oscar Wilde. Le Maroc a tiré plein d’enseignements de cette crise sanitaire et économique. Mais gardons-nous d’être amnésiques une fois que cette débâcle sanitaire mondiale sera derrière nous.

N’oublions pas les dures épreuves que nous avons traversées. N’oublions pas ce confinement strict qui a été si difficile. N’oublions pas ceux que le coronavirus a emporté durant cette pandémie. N’oublions pas ceux qui garderont des séquelles de cette maladie. N’oublions surtout pas que nous restons extrêmement dépendants de l’étranger, surtout en ce qui concerne les vaccins.

Cette pandémie mondiale, dans ce qu’elle a causé comme malheur et désastre socioéconomique, a néanmoins eu quelque chose de positif, en ce sens qu’elle a permis une véritable prise de conscience collective : la nécessité pour le Royaume de gagner sa «souveraineté sanitaire».

Une utopie ? Non, un défi à relever et qui sera, l’on en convient, de longue haleine. Cela prendra du temps, beaucoup de temps certes, mais il le faudra. Il le faudra parce que cette pandémie a été un puissant révélateur de l’égoïsme des pays riches. Et ce qui s’est produit avec les masques l’année dernière en pleine crise, quand les puissants de ce monde se livraient à des braconnages sur les tarmacs des aéroports à coups de billets verts, se reproduit aujourd’hui avec les vaccins. Les pays les plus riches sont aujourd’hui les mieux servis, et font des réserves au point de priver les pays pauvres d’accès aux vaccins.

C’est chacun pour soi. Au diable les décennies de partenariat entre pays «amis» ! Au diable les coopérations exemplaires que les gouvernants se plaisent à exhiber dans des discours cosmétiques ! Sans jeu de mots douteux, la pandémie a fait tomber les masques, montrant la vraie face de l’Occident, laquelle a piétiné la volonté affichée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) d’avoir l’équité vaccinale.

Aujourd’hui, les pays intermédiaires et les pays pauvres… sont les parents pauvres de la campagne mondiale de vaccination. D’ailleurs, ce sont eux qui reçoivent de l’OMS les vaccins distribués dans le cadre du mécanisme Covax, dont plusieurs (Sinopharm, Covishield, Sputnik…) ne sont pas reconnus par l’Union européenne (UE), qui fait pourtant partie du programme.

Dit vulgairement, l’Occident leur fourgue les vaccins dont il ne veut pas. Alors, quand arrivera le moment de faire les comptes, il faudra que tous ces pays défavorisés actuellement fassent appel à leur mémoire diplomatique.

Surtout que cette stratégie ingrate de «l’Occident d’abord» favorise la circulation du virus, et donc l’apparition des variants. Conséquence : on en sera réduit à courir après les variants et à multiplier les campagnes de vaccination.

 

 

 

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