◆ Les travailleurs indépendants appellent au renforcement des moyens de financement alternatif, dont le crowdfunding.
Par B. Chaou
Si la crise a mis à mal l’activité des autoentrepreneurs, elle a aussi montré leur fragilité, avec notamment le déficit d’accompagnement tant sur le volet du financement que celui d’accès aux marchés. Face à ces difficultés, les autoentrepreneurs tentent de trouver des moyens alternatifs pour sortir de la crise et appellent à la mise en place de solutions innovantes qui leurs permettraient d’avoir un accès rapide aux capitaux.
«Aujourd’hui, nous militons fortement pour proposer des solutions à intégrer au sein du PLF 2021 et qui auraient des retombées positives sur les auto-entrepreneurs marocains. Il s’agit notamment de l’amélioration de la loi sur le crowdfunding», déclare Zakaria Fahim, président de l’Union des auto-entrepreneurs du Maroc.
En réalité, les auto-entrepreneurs n’ont pas accès, voire très peu au financement classique. L’émergence de plateformes de crowdfunding serait donc sans aucun doute bénéfique pour diversifier les moyens de financement en faveur de cette catégorie socioprofessionnelle, et une solution simple et efficace qui leur faciliterait l’accès à des fonds sans contraintes de remboursement ni de pressions sur leurs trésoreries.
Ce mécanisme de récolte de fonds pourrait aussi apporter un soutien financier que les entrepreneurs auraient du mal à trouver facilement dans le circuit classique. Selon Zakaria Fahim, «il y a surtout un problème d’accompagnement des travailleurs indépendants. Le statut auto-entrepreneur a essentiellement pour objectif leur intégration au sein du tissu socio-économique du pays, or, actuellement, nous assistons au contraire que rien n’a concrètement changé pour eux. Ils ne sont toujours pas intégrés et n’ont pas accès aux financements nécessaires à leur développement».
Pas de nouveautés prévues dans le PLF 2021
Les auto-entrepreneurs fustigent par ailleurs l’absence de mesures de relance en leur faveur dans le Projet de Loi Finances pour l’année budgétaire de 2021. Ils sont considérés comme faisant partie de la catégorie des TPE, pour lesquelles des mesures ont été proposées. Les auto-entrepreneurs estiment, pour leur part, que leur statut est différent de celui des TPE et qu’ils doivent bénéficier d’un traitement particulier et indépendant, ainsi que de plans de soutien qui leur sont propres.
Ainsi, les auto-entrepreneurs continuent à subir de fortes difficultés liées à l’accès aux fonds. Le développement de plateformes prônant le financement collaboratif permettrait d’explorer de nouvelles pistes s’inscrivant dans un processus de désintermédiation où la contribution peut se faire par la diaspora, des particuliers ou même des entreprises.
«Les auto-entrepreneurs sont les grands oubliés du PLF 2021. Il n’y a aucune mesure qui les concerne directement. Nous nous alarmons face à l’absence de fonds ou de financements dédiés à leur soutien. Nous allons donc faire tout notre possible pour permettre au crowdfunding d’émerger, car c’est l’unique moyen qui va permettre aux auto-entrepreneurs d’accéder facilement à des fonds», souligne Zakaria Fahim.