EDITO. L’eau ne coule plus de source

EDITO. L’eau ne coule plus de source

L'eau… ne coule plus de source. Le Maroc fait face à un déficit hydrique alarmant qui appelle à un changement profond de paradigme. Trois chiffres peuvent servir de repère : la quantité moyenne d’eau par habitant et par an est estimée à 620 mètres cubes et devrait diminuer à 560 mètres cubes en 2030, après avoir été d’environ 2.560 mètres cubes dans les années soixante. La gravité de la situation actuelle dicte, désormais, d’appréhender autrement notre rapport à l’eau. Surtout que les choses n’iront pas en s’améliorant en raison de la croissance démographique.

C’est pourquoi le gouvernement a sonné la mobilisation générale pour accélérer les projets avec, à côté des grands chantiers stratégiques structurants, des mesures ponctuelles urgentes visant à faire face à la rareté des ressources hydriques. Construction de grands et petits barrages, construction d’unités de dessalement de l’eau de mer, construction d’usines de traitement des eaux usées, opérations de raccordement entre les bassins…, tout un ensemble de dispositifs a été mis en place. Et l’Etat ne lésine pas sur les moyens.

Pour la mise en œuvre des grands axes du Programme d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation 2020-2027, le montant des investissements programmés a été porté de 115 à 150 Mds de DH. Mais il faudra bien plus que cela, surtout au vu des projections. Car, selon le scénario actuel sur le changement climatique, près de la moitié de la population de la planète vivra dans des régions soumises à un fort stress hydrique d’ici 2030, dont entre 75 millions et 250 millions de personnes en Afrique. De même, la région méditerranéenne connaîtra à l’horizon 2050 une baisse de l’eau comprise entre 20 et 30%. C’est pourquoi le Maroc est appelé à adapter le Plan national de l’eau aux changements à venir. Il s’agira en substance de le doter des mécanismes de gouvernance, de suivi et d’évaluation nécessaires pour assurer son efficacité.

Ce schéma coûtera environ 383 milliards de dirhams sur les 30 prochaines années, dont une grande partie sera financée par les finances de l’Etat, selon le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch. L’enjeu est donc de taille. Mais au-delà des initiatives gouvernementales, la gestion des ressources hydriques est devenue une affaire collective. Qui concerne tout le monde. En ce sens que chaque citoyen devrait bannir, dans son rapport à l’eau au quotidien, le gaspillage. L’importance de cette problématique légitime qu’elle soit au cœur de ce Hors-série, qui décortique également trois autres thématiques majeures : l’investissement, la généralisation de la protection sociale et les impacts sectoriels de la Loi de Finances. Bonne lecture et bonne année 2023 !

 

 

Par F.Z Ouriaghli

 

 

 

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