A New York, les couloirs de l’ONU font régulièrement écho au bruit des batailles diplomatiques. Celles discrètes mais très décisives, où l’élégance du verbe suffit à réduire en miettes des décennies d’amalgames. Le 29 avril, un duel a particulièrement retenu l’attention : celui qui a opposé Omar Hilale, représentant permanent du Maroc, à son homologue algérien, Amar Bendjama. Le premier a déroulé les faits avec précision.
L’autre s’est embourbé dans ses propres approximations. Tout commence par une scène désormais classique : Bendjama, fidèle à son script, brandit devant le Conseil de sécurité les habituels poncifs algériens sur le Sahara marocain. Cette fois, en profitant d’une réunion sur «Les défis liés aux déplacements forcés à travers le monde», il a tenté un tour de passe-passe : faire passer les populations séquestrées de Tindouf pour des déplacés victimes du Maroc.
Un vieux disque rayé qui, pourtant, trouve encore preneur dans certaines rédactions d'Alger. Mais voilà, Hilale, imperturbable, ne laisse rien passer. Dans une lettre ciselée envoyée au président et aux membres du Conseil de sécurité, il a remis méthodiquement les pendules à l’heure. Non, les Sahraouis de Tindouf ne sont pas des déplacés, ce sont des séquestrés.
Oui, l'Algérie viole allègrement toutes les règles du droit international humanitaire. Et non, il n'y a aucune occupation du Sahara : ce territoire est marocain, conformément aux Accords de Madrid de 1975, et aucun verbiage diplomatique n’y changera rien. La réponse est sèche.
Limpide. Hilale s’appuie sur une armada de faits incontestables : le refus obstiné de l'Algérie de recenser les populations de Tindouf malgré les demandes insistantes du Conseil de sécurité depuis 2011, le détournement documenté de l’aide humanitaire par le polisario et certains responsables algériens, l’aveuglement à refuser toute solution politique autre que celle d'un référendum... que plus personne à l'ONU n'évoque depuis plus de vingt ans. Le plus savoureux dans cette passe d’armes ?
L'Algérie, en prétendant vouloir «une solution durable», montre qu’elle est la première à saboter tout processus politique. Et ce, à travers le refus des tables-rondes, le dénigrement systématique de l'initiative marocaine d'autonomie, pourtant soutenue par plus de 100 Etats membres des Nations unies, et le blocage diplomatique permanent. Bref, l'Algérie s’emmure dans le déni, la mauvaise foi et une posture dogmatique pour ne pas admettre la vérité historique : la marocanité du Sahara. Pendant ce temps, le Maroc avance, sécurise ses alliances et renforce son influence. Voilà.
F.Z Ouriaghli