Palestine : impuissance collective

Palestine : impuissance collective

Le Sommet extraordinaire arabo-islamique de Riyad, tenu le 11 novembre courant, a encore une fois sonné les trompettes de la solidarité inébranlable avec le peuple palestinien. Un soutien qui, à chaque réunion de ce type, résonne comme un mantra diplomatique. Al QodsEst comme capitale, les frontières de 1967, le droit au retour des réfugiés…, autant de principes défendus sans relâche depuis des décennies.

La délégation marocaine, emmenée par le chef de gouvernement, Aziz Akhannouch, a d’ailleurs rappelé avec ferveur les positions du Royaume, ancrées dans une vision de paix durable. Le Roi Mohammed VI, à travers ses messages, martèle l’urgence d’une solution juste, tout en réaffirmant son soutien aux droits des Palestiniens. Et pourtant, cette centralité proclamée de la cause palestinienne semble faire face à une inertie géopolitique qui, loin de s’estomper, s’intensifie sur le terrain. Car pendant que Riyad s'illumine de grandes déclarations, les Palestiniens continuent de vivre l'enfer au quotidien.

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, est d'ailleurs venu rappeler l’âpreté de cette réalité en déclarant, presque avec une pointe de cynisme, que la création d’un Etat palestinien était loin d’être «réaliste». La justification ? «Un Etat Hamas» en perspective, une menace sécuritaire pour Israël. Ce discours, martelé à intervalles réguliers par les représentants israéliens, illustre bien le mur non seulement physique, mais aussi idéologique qui sépare les aspirations des Palestiniens de la stratégie d’Israël. Dans ce contexte, une nouvelle silhouette s’invite sur la scène : Donald Trump, président élu des Etats-Unis. A lui aussi, Riyad envoie un message sous forme d’appel à la responsabilité.

Certains rêvent encore que l’Amérique puisse, dans un éclair de pragmatisme, contribuer à apaiser cette région tumultueuse. Mais pour beaucoup, l’image de Trump évoque surtout une incertitude nouvelle, presque une résurgence de la «realpolitik» où le rêve d'un Etat palestinien pourrait se dissiper. En tout cas, avec le temps, le soutien à la cause palestinienne semble, pour certains, relever désormais de la pure diplomatie symbolique, plus ancrée dans l’histoire que dans une solution concrète.

Car derrière les mots contenus dans le communiqué final de ce Sommet, derrière les résolutions, derrière une solidarité réaffirmée…, il reste cette question : que faire lorsque les résolutions et les condamnations n'émeuvent plus, lorsque l’occupant reste imperturbable et que la communauté internationale demeure impassible ? Que faire face à cette impuissance collective ? Parce que, soyons honnêtes, si ce Sommet a réaffirmé beaucoup de choses et a surtout rappelé l’urgente nécessité de sortir de l’impasse, il n’a pas apporté de solutions concrètes pouvant offrir aux Palestiniens les moyens d’une vraie paix. 

 

 

Par F. Z Ouriaghli

 

 

 

 

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