L’institution publique a mis en place trois dispositifs complémentaires conçus pour sécuriser les opérations à l’international, alléger le risque bancaire et renforcer la compétitivité des entreprises marocaines. Un levier stratégique appelé à jouer un rôle central dans l’off ensive commerciale du Maroc à l’étranger.
Damane Export, la garantie des cautionnements de marchés à l’international et le prêt participatif Mezzanine Export sont les trois dispositifs phares qui structurent l’offre d’accompagnement de Tamwilcom. Damane Export couvre jusqu’à 70% du principal des crédits de fonctionnement accordés par les banques aux entreprises dont au moins 20% du chiffre d’affaires proviennent de l’export. Le ticket démarre à 1 million de dirhams.
La garantie reste valable dix-huit mois renouvelables, moyennant une commission unique de 0,5% hors taxes perçue à l’émission, un coût jugé compétitif au regard des standards régionaux. Saisie par l’établissement prêteur, Tamwilcom répond sous dix jours ouvrables, un délai court qui protège le rythme de production des exportateurs.
Concrètement, Damane Export agit comme un levier de liquidité : en réduisant de 70% la part de risque portée par la banque, il desserre la contrainte de fonds propres imposée par Bâle III et fait baisser, in fine, le taux appliqué à l’entreprise. Pour de nombreux industriels – textile, câblage ou agroalimentaire –, l’outil permet de financer l’achat de matières premières ou d’augmenter un stock tampon avant la haute saison, sans grever la structure bilancielle.
Garantie des cautionnements : faciliter l’accès aux appels d’offres étrangers
Vient ensuite la garantie des cautionnements de soumission, d’avance ou de bonne fin exigés par les maîtres d’ouvrage étrangers. Là encore, Tamwilcom couvre 70% du montant, avec la même tarification de 0,5% HT par an et un traitement en dix jours via l’agence bancaire du client. La mécanique est simple : la banque émet la caution pour le compte de l’entreprise; Tamwilcom prend la majeure partie du risque de mise en jeu. Le dispositif rassure les donneurs d’ordre publics – notamment en Afrique subsaharienne – et lève un frein majeur. Car sans couverture, nombre de PME marocaines peinent à immobiliser plusieurs millions de dirhams de lignes de garantie.
Mezzanine Export : booster l’investissement sans diluer le capital
Dernier né de la gamme, Mezzanine Export combine un prêt bancaire classique et un prêt participatif octroyé par Tamwilcom. Jusqu’à 40% du programme (plafonné à 10 MDH) peuvent être couverts par ce financement à sept ans, dont deux ans de différé, rémunéré 2% l’an. L’entreprise doit apporter 20% d’autofinancement, tandis que la banque finance au moins autant que la part de Tamwilcom. Positionné entre dette et quasi-fonds propres, le prêt participatif renforce la structure financière sans dilution d’actionnariat.
Les exportateurs l’utilisent pour des investissements immatériels – certification, prospection, ERP export – ou pour des équipements à faible valeur de gage (moules, logiciels, prototypes) qui dépassent rarement la grille de nantissement des banques. La réponse intervient en quinze jours ouvrables, ce qui aligne le calendrier de financement sur celui des carnets de commandes. Tous ces produits sont distribués exclusivement via les réseaux bancaires : c’est la banque qui instruit le dossier et sollicite la garantie ou la co-participation. Tamwilcom, de son côté, assume le risque; l’entreprise, enfin, bénéficie d’un coût abaissé et d’une capacité de levier accrue.
En 2024, l’institution publique a garanti ou cofinancé près de 34 milliards de dirhams de crédits, dont une part croissante dédiée au commerce extérieur. En conjuguant liquidité court terme, couverture des engagements contractuels et soutien à l’investissement, le triptyque Damane Export – Cautionnements – Mezzanine Export constitue aujourd’hui l’ossature de la politique publique en matière de financement international des entreprises marocaines. Reste à démocratiser ces solutions auprès des PME régionales et à poursuivre la digitalisation (plusieurs banques travaillent déjà à l’intégration des demandes de garantie dans leur extranet). Dans un environnement où l’Euro se renchérit et où les délais de paiement s’allongent, la compétitivité ne se limite plus à produire à bas coût; elle dépend tout autant de la capacité à sécuriser et financer la chaîne export. Tamwilcom l’a compris, aux exportateurs de saisir la balle au bond.