Chômage ennemi

Chômage ennemi

Le Maroc fait face à un chômage structurel. En la matière, les différents gouvernements qui se sont succédé semblent incapables de baisser drastiquement et durablement le taux de chômage, que l’économie nationale traîne comme un boulet. 

 

En 2022, il y a certes eu un léger mieux : le nombre total de chômeurs a reculé de 66.000 personnes au niveau national, s’établissant à 1.442.000, résultat d’une baisse de 70.000 chômeurs en milieu urbain et d’une hausse de 4.000 en milieu rural. 

Le taux de chômage est ainsi passé de 12,3% à 11,8% au niveau national, de 16,9% à 15,8%  en milieu urbain et de 5% à 5,2% en milieu rural. Il est plus élevé parmi les jeunes de 15 à 24 ans (32,7%), les diplômés (18,6%) et les femmes (17,2%). Ce taux de 11,8% reste cependant élevé par rapport aux ambitions du Royaume. 

Pourtant, on ne peut dire que le gouvernement actuel est avare en initiatives. Bien au contraire. Le programme Forsa montre, au demeurant, qu’il y a une réelle volonté de donner aux jeunes des opportunités d’intégrer le marché du travail. 

Pour sa première édition, les objectifs ont été atteints à 100%, à savoir financer 10.000 projets. Ce succès a poussé le gouvernement à lancer une nouvelle édition, à laquelle a été allouée une enveloppe financière de 1,25 Md de DH. 

L’objectif est clair : encourager l'investissement et l'emploi, notamment chez les jeunes porteurs d’idées ou de projets d’entrepreneuriat, en leur proposant deux dispositifs qui allient accompagnement et financement. 

La finalité étant de les aider à intégrer le secteur formel, créer des emplois et contribuer au développement local. Autre dispositif lancé lundi dernier : le plan opérationnel «Génération Entrepreneurs». 

A l’initiative de l’Agence nationale de promotion des emplois et des compétences (ANAPEC). L’auto-entrepreneuriat serait-il donc la «solution magique» face au chômage endémique auquel fait face le Royaume ? Il reste une bonne alternative en tout cas et s’inscrit en complément de l’emploi salarié. 

Mais, de toute évidence, il faudrait en parallèle que le Maroc franchisse un nouveau palier de croissance pour pouvoir donner des opportunités à tous ces jeunes qui se présentent sur le marché du travail chaque année, afin qu’ils ne viennent pas grossir le rang des chômeurs. 

C’était ça l’objectif nourri par le nouveau modèle de développement, qui avait fixé le cap de manière précise, l’ambition étant d’atteindre un rythme moyen annuel de croissance supérieur à 6% afin de pouvoir doubler le PIB par habitant à l’horizon 2035. Une ambition qui ressemble de plus en plus à une vue de l’esprit.

 

 

Par F.Z Ouriaghli

 

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